Une éclaircie mais pas de révolution sur le baromètre de l’égalité des chances

9 novembre 2021 | Actus

Le Medef a publié son 10e baromètre de l’égalité des chances. Les résultats très positifs qui en ressortent ne doivent pas masquer des risques qui demeurent présents, notamment sur les critères de l’âge et de l’apparence physique. Progrès, points de vigilance et pistes d’action : focus sur les principaux enseignements.

Egalité des chances : une priorité pour les entreprises

Le 10e baromètre Medef de l’égalité des chances, administré par TSN Kantar, met en lumière des résultats très positifs.

Près de 8 salariés sur 10 estiment en regard que l’égalité des chances est désormais prioritaire pour la direction de leur entreprise. D’ailleurs, 80 % des salariés français ont le sentiment que leur entreprise représente bien la diversité de la société.

En lien avec ces chiffres encourageants, 45 % des actifs craignent d’être potentiellement discriminés sur le marché de travail, chiffre qui atteint son plus bas niveau depuis que ce baromètre est réalisé.

Un risque de discrimination qui demeure présent

La lutte contre les discriminations demande une vigilance collective de chaque instant.

Ainsi, bien qu’en net recul, la crainte d’être potentiellement discriminé sur son lieu de travail concerne toujours plus d’un salarié sur trois.

Deux critères ressortent parmi les plus fréquemment cités.

  1. L’âge est cité par 34 % des salariés. C’est le premier critère déclaré depuis le premier baromètre du Medef. C’est d’ailleurs la seule caractéristique à laquelle chaque salarié peut être confronté au cours de sa vie professionnelle. En 2021, 21 % des salariés se déclarent potentiellement concernés comme seniors, et 14 % comme jeunes.
  2. L’apparence physique, citée par 19 % des salariés, ressort comme le deuxième critère pour la troisième année consécutive. 13 % des salariés se déclarent potentiellement concernés en raison de leur surpoids, et 6 % pour leur apparence physique ou vestimentaire originale ou excentrique.

Le saviez-vous ?

En 2020, le 13e baromètre du Défenseur des Droits mettait en évidence que, parmi les 42 % des salariés qui avaient été témoins d’au moins une discrimination ou un comportement discriminatoire dans l’année, le premier critère concerné était l’apparence physique.

Prévenir les discriminations

Ces résultats positifs soulignent l’utilité des actions pour prévenir les discriminations. L’enjeu est important : près de trois salariés sur quatre estiment avoir au moins une caractéristique potentiellement stigmatisante. Or, les discriminations affectent la santé des salariés qui les vivent (voir notre article « Discriminations : un enjeu de santé au travail »).

Outre la négociation d’un accord d’entreprise, plusieurs actions ressortent :

  • sensibilisation ou formation ;
  • communication interne ou externe ;
  • annonce d’un plan d’action ou d’objectifs de progression ;
  • adhésion à une charte ou un label ;
  • partenariat avec des associations.

D’après le 10e baromètre du Medef, plus les entreprises se structurent et communiquent, plus le climat est apaisé. En particulier, la perception d’efficacité est meilleure et les craintes de discriminations moins importantes pour les salariés qui ont connaissance d’une mission, d’un service ou d’un poste consacré à la question des diversités et de l’égalité des chances dans leur entreprise.

Notez-le

Les entreprises d’au moins 250 salariés doivent désigner un référent handicap et un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes (Code du travail, art. L. 1153-5-1 et L. 5213-6-1).
Les entreprises d’au moins 300 salariés doivent former les chargés de recrutement à la non-discrimination à l’embauche au moins une fois tous les 5 ans (Code du travail, art. L. 1131-2).

Même si votre entreprise a moins de 250 salariés, vous pouvez nommer un référent sur les thématiques de la diversité ou confier cette mission à temps partiel à un salarié formé à cet effet, communiquer sur son rôle, et former managers et responsable ressources humaines à la non-discrimination.

(Source Editions TISSOT)

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