Avec la nouvelle étape du déconfinement le 30 juin, un nouveau protocole sanitaire va être publié, insistant sur le maintien du télétravail et la facilitation de l’accès à la vaccination. La version actuelle est entrée en vigueur au 9 juin 2021.
Nouveau protocole sanitaire en vue. Alors que la dernière version est entrée en vigueur le 9 juin, une nouvelle mouture arrive le 30 juin, pour la prochaine étape du déconfinement progressif. Elle a été consultée par l’AFP et Le Parisien, qui en font la synthèse : fin des limitations de fréquentation dans les cantines et au pot, accès facilité à la vaccination sur ses heures de travail, maintien du télétravail.
Pour rappel, dans la version valable jusqu’au 30 juin, les règles de distanciation physique et de port du masque sont maintenues. En revanche, le télétravail est assoupli. Ce protocole met l’accent sur l’importance de l’aération des espaces. Les entreprises peuvent également proposer des autotests à leurs salariés. L’employeur aura par ailleurs l’obligation d’autoriser ces derniers à s’absenter sur leurs heures de travail, sans avoir à présenter d’arrêt de travail, pour se faire vacciner sur leur lieu de travail. La précédente version du protocole sanitaire ne datait que du 18 mai.
Chaque collaborateur doit pouvoir disposer d’un espace lui permettant de garder une distance d’au moins un mètre par rapport à toute autre personne (collègue, client, usager, prestataire, etc.). Le protocole recommande dans la mesure du possible d’éviter les postes en face-à-face et d’installer des séparations physiques (comme des vitres transparentes) à certains endroits, notamment à l’accueil et en open space.
L’employeur doit mettre en place des mesures organisationnelles en vue de limiter les flux et la concentration des personnes au sein de l’entreprise et de permettre le respect des règles de distanciation physique. « L’employeur cherchera, outre les réorganisations du travail permettant de séquencer les process, à revoir l’organisation de l’espace de travail et au besoin des tranches horaires des travailleurs pour éviter ou limiter au maximum les regroupements et les croisements », peut-on également lire dans le protocole sanitaire en entreprise. Les réunions en visioconférence doivent ainsi rester la norme, et les réunions en présentiel rester une exception.
L’employeur peut fixer une « jauge » définissant le nombre de personnes pouvant être présentes en même temps dans un même espace (en salle de réunion par exemple) afin de permettre le respect des règles de distanciation physique.
Il lui est également demandé d’établir « un plan de gestion des flux intégrant les salariés et les clients, fournisseurs et prestataires avec la mise en place de plans de circulation incitatifs » pour fluidifier la circulation et non la ralentir. Ces plans de circulation doivent intégrer les parkings.
Par ailleurs, quand le port du masque est absolument impossible, par exemple en cas de prise de douche, les salariés doivent respecter une distance d’au moins deux mètres entre eux.
Il est aussi demandé aux employeurs qui organisent le transport de leurs salariés entre différents sites de supprimer au maximum le transport de plusieurs salariés dans le même véhicule, et, s’ils ne peuvent faire autrement, de s’assurer de la stricte application des différentes normes de sécurité.
Manipulation d’objets
Pour les activités physiques où la distanciation physique est impossible et qui impliquent des échanges physiques entre salariés ou entre salariés et clients / autres personnes, un protocole sanitaire spécifique doit être établi par l’employeur :
- Nettoyage et désinfection régulier des objets en question, avec un produit actif sur le virus SARS-CoV-2
- Lavage systématique des mains avant et après l’usage par les personnes concernées à l’eau et au savon de préférence, ou par friction hydroalcoolique
- Information des salariés , clients, et toutes personnes concernées par ces procédures.
Il est possible de réserver les objets à des personnes pour limiter le risque de contamination. Si un processus de nettoyage virucide n’est pas possible, les objets doivent être mis de côté au moins 24 heures.
Depuis la version publiée le 31 août 2020 du protocole sanitaire en entreprise, le port d’un masque grand public est obligatoire dans tous les espaces de travail « clos et partagés » en dehors des bureaux individuels dans lesquels une seule personne est présente à compter du 1er septembre 2020. Que ce soit dans les salles de réunion, l’open space, les couloirs, vestiaires ou encore dans les bureaux partagés, les salariés sont donc désormais tenus de porter un masque « grand public filtration supérieure à 90% « (correspondant au masque dit de « catégorie 1 ») ou « un masque de type chirurgical », couvrant à la fois le nez, la bouche et le menton.
Pour les travailleurs en extérieur, le port du masque est nécessaire en cas de regroupement ou d’incapacité de respecter la distance de deux mètres entre personnes « , peut-on lire dans le texte. Le port du masque est également obligatoire dans les véhicules en cas de « présence de plusieurs salariés », en complément d’une procédure de nettoyage/désinfection régulière du véhicule.
Et pas question de troquer son masque contre un autre dispositif de protection : les visières ne sont pas considérées comme une alternative au port du masque mais comme un moyen « supplémentaire de protection du visage et des yeux face aux virus transmis par les gouttelettes ».
Par ailleurs, pour les salariés considérés comme vulnérables, ou vivant avec une personne vulnérable, quand le télétravail est absolument impossible, l’employeur doit fournir des masques chirurgicaux, y compris pour les transports, et dédier à la personne un bureau personnel ou au moins lui assurer une protection supplémentaire telle qu’un écran. Il doit aussi s’assurer que le salarié peut disposer d’un mode de déplacement domicile – travail favorisant le respect des gestes barrières, et aménager les horaires si nécessaire.
Quand a-t-on le droit d’enlever son masque au bureau ?
Le protocole prévoit « des adaptations à ce principe général […] pour répondre aux spécificités de certaines activités ou secteurs professionnels après avoir mené une analyse des risques de transmission du SARS-CoV-2 et des dispositifs de prévention à mettre en œuvre » et après échange avec les personnels ou leurs représentants. Cela concerne :
- Les salariés travaillant seuls dans un bureau (ou une pièce) nominatif, qui n’ont pas à porter le masque dès lors qu’ils se trouvent seuls dans leur bureau
- Certains métiers : « Il est possible de ne pas porter le masque pour les salariés travaillant en atelier dès lors que les conditions de ventilation / aération fonctionnelles sont conformes à la réglementation, que le nombre de personnes présentes dans la zone de travail est limité, que ces personnes respectent la plus grande distance possible entre elles, au moins deux mètres, y compris dans leurs déplacements, et portent une visière », peut-on lire dans le document.
Sauf dispositions particulières, le port du masque s’impose également dans les lieux recevant du public.
Référent Covid
Le protocole impose la désignation d’un référent Covid-19 dans les entreprises. Dans les structures de petite taille, ce rôle peut être assuré par le dirigeant. Le référent Covid est garant de la mise en œuvre des mesures en vigueur et de la bonne information des salariés à leur sujet.
Parmi les missions qui lui incombent, le référent Covid-19 doit pouvoir, en cas de survenue d’un cas avéré, « faciliter l’identification des contacts par les autorités en charge du contact tracing, via la réalisation de matrice en s’appuyant sur les déclarations du salarié concerné et son historique d’activité dans l’entreprise ». L’utilisation de l’application Tous Anti Covid doit par ailleurs être encouragée. Le référent doit également pouvoir être mobilisé en présence d’une personne symptomatique (notamment fièvre et/ou toux, difficulté respiratoire, à parler ou à avaler, perte du gout et de l’odorat). Il lui incombera alors, en l’absence de signe de gravité, de contacter le médecin du travail ou demander à la personne qui présente des symptômes de contacter son médecin traitant pour avis médical. Et, si l’absence de signes de gravité est confirmée, d’organiser son retour à domicile en évitant les transports en commun. « Si le cas Covid est confirmé, l’identification et la prise en charge des contacts seront organisées par les acteurs de niveau 1 et 2 du contact-tracing (médecin prenant en charge le cas et plateformes de l’Assurance maladie). »
Pour rappel, l’identité et la mission du référent Covid-19 doivent faire l’objet d’une communication auprès de l’ensemble du personnel de l’entreprise.
Télétravail
Le télétravail est redevenu la norme avec le reconfinement à l’automne 2020, et l’est resté depuis. Depuis le 9 juin 2021, les règles du télétravail sont assouplies, et il est possible de revenir un peu plus sur son lieu de travail. Dans le cadre du dialogue social, les employeurs doivent fixer un nombre minimal de jours de télétravail pour les activités qui le permettent. Le protocole sanitaire recommande de s’appuyer sur la fiche « Comment accompagner le retour en entreprise des télétravailleurs ?« , éditée par l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail. Elle préconise notamment d’agir en concertation avec le comité social et économique (CSE) et la commission santé et sécurité au travail de l’entreprise pour définir les nouvelles règles. Le retour doit être progressif, avec une information spécifique sur les règles sanitaires à respecter dans les locaux (réunions, affichages…). Le document recommande également de répertorier les avantages et inconvénients du travail à distance et du travail sur site, et d’évaluer collectivement quelles activités il vaut mieux effectuer à distance ou dans les locaux.
Le protocole sanitaire prévoit aussi que les employeurs veillent « au maintien des liens au sein du collectif de travail et à la prévention des risques liés à l’isolement des salariés en télétravail. »
Selon les informations du Parisien et de l’AFP, à compter du 30 juin, un système hybride mixant télétravail et présence physique dans les locaux continue de s’appliquer. Si le protocole ne devrait pas imposer un nombre minimal de jours télétravaillés, le ministère du Travail recommande ainsi lors d’une déclaration au Parisien au moins deux jours de télétravail par semaine jusqu’à fin août, le temps pour les entreprises qui ne l’ont pas encore fait d’établir des accords d’entreprise sur le télétravail.
Nombre maximal de salariés présents
Le nombre de salariés présents sur site n’est pas limité. Si ce n’est plus une obligation depuis le protocole sanitaire publié le 31 août 2020, « l’employeur ou l’exploitant responsable peut définir une « jauge » précisant le nombre de personnes pouvant être présentes simultanément dans un même espace (salariés, clients, prestataires, fournisseurs…) dans le respect des règles de distanciation physique, en fonction de l’architecture et des dimensions des locaux ». Une paramétrage de la jauge de 4 mètres carrés par personne est mentionné à titre indicatif dans le protocole. Dans tous les cas, un mètre de distance au minimum doit être observé entre chaque poste. En complément, les employeurs adaptent les horaires de présence afin de lisser l’affluence aux heures de pointe.
Les restaurants d’entreprise restent ouverts, et à compter du 9 juin 2021, le protocole sanitaire y est légèrement assoupli. Il est par exemple possible d’y manger par tablées de six. Une distance de deux mètres doit être maintenue entre les tables. Le nouveau protocole maintient le sens unique de circulation et le marquage des sols, ainsi que l’aménagement des horaires. La distance dans les files d’attente doit être d’au moins un mètre. A compter du 30 juin 2021, il n’y a plus de jauge dans les lieux de restauration. Le nouveau protocole sanitaire précise simplement que chaque salarié doit disposer d’une place assise pour manger, mais plus de six personnes peuvent désormais se réunir autour d’une même table. Les tables doivent toujours être éloignées d’au moins deux mètres les unes des autres. Les horaires doivent rester décalés pour permettre un étalement de la fréquentation sur la journée. Selon Le Parisien, le document suggère « la mise en place, dans la mesure du possible, de paniers à emporter et à consommer sur le poste de travail ».
Il convient aussi, depuis le 22 juin 2020, de prévoir un indicateur à l’entrée des lieux communs permettant, une fois le nombre maximum de salariés présents déterminer, de connaître ce nombre avant d’entrer, ainsi qu’un dispositif équivalent permettant de connaître le nombre de sorties, surtout si l’entrée est distante de la sortie. Les portes des lieux communs doivent rester ouvertes si possible pour éviter les contacts des mains avec les surfaces (poignées, etc.). Le protocole sanitaire précise également depuis le 16 octobre 2020 qu’en matière de restauration collective, les responsables d’établissement doivent « veiller à définir l’organisation pratique permettant de respecter » les prescriptions du HCSP du 21 mai 2020. Une fiche détaille spécifiquement les conditions à respecter dans les restaurants d’entreprise;
Les moments de convivialité en entreprise, qui étaient suspendus depuis le 29 octobre 2020, sont de nouveau autorisés dans des conditions drastiques à compter du 9 juin : port du masque maintenu, aération et ventilation, distanciation physique, déroulement en extérieur si possible, recommandation de 25 personnes maximum. A compter du 30 juin, ces conditions sont légèrement assouplies, puisque ces rassemblements ne sont plus limités à 25 personnes. Le nouveau protocole recommande cependant d’organiser ces événements en extérieur dès que c’est possible.
Le protocole publié par le ministère du Travail contient plusieurs dispositions relatives au nettoyage des locaux :
- Les espaces clos doivent être aérés régulièrement
- Le fonctionnement et l’entretien de la VMC doivent faire l’objet de contrôles
- Elimination des déchets susceptibles d’être contaminés dans des poubelles à ouverture non manuelle
- Les ventilateurs ne doivent pas être utilisés si le flux d’air est dirigé vers les personnes
- Idem pour les systèmes de climatisation : objets de contrôles réguliers, ils doivent éviter de générer des flux d’air vers les personnes et de recycler l’air, en cherchant la filtration la plus performante sur le plan sanitaire
- Nettoyage « fréquent » des surfaces et objets régulièrement touchés (boutons d’ascenseur) à l’aide d’un produit actif sur le virus SARS-CoV-2 afin de garantir la désinfection
- Nettoyage habituel des sols.
L’aération et la ventilation sont décrits comme « une mesure essentielle de prévention des situations à risque d’aérosolisation du SARS-CoV-2 ». La ventilation doit être naturelle ou mécanique : portes et / ou fenêtres « ouvertes autant que possible », idéalement en permanence si c’est possible, et au moins cinq minutes par heure. Quand les locaux en offrent la possibilité, il faut privilégier une aération par deux points distincts (porte et fenêtre par exemple). Sinon, « on s’assurera d’un apport d’air neuf adéquat par le système de ventilation fonctionnant correctement ». Pour s’assurer du taux de renouvellement de l’air, le protocole recommande de mesurer la concentration en dioxyde de carbone dans l’air.
La généralisation des tests ou de la prise de température en entreprise est interdite. Le salarié est en droit de refuser le contrôle de température par l’entreprise.
Néanmoins, les entreprises doivent collaborer avec les autorités sanitaires dans le cadre du traçage des contacts ou en cas de campagne de dépistage suite à la détection d’un cluster. Par ailleurs, elles peuvent, de leur propre initiative, proposer des tests de dépistage aux salariés qui sont volontaires. Ils doivent alors être entièrement financés par l’employeur et être organisés dans des conditions qui garantissent leur bonne exécution et le respect du secret médical. Les opérations de dépistage doivent notamment être déclarées sur un portail en ligne au moins deux jours au préalable. Elles peuvent également mettre à disposition des salariés qui le souhaitent des autotests, en respectant les mesures de confidentialité.
La vaccination contre la Covid-19 peut s’effectuer sur son lieu de travail, par les services de santé au travail. Si le salarié choisit de se faire vacciner par le service de santé au travail, il peut, pour ce faire, s’absenter durant ses heures de travail. Il n’a pas à préciser les motifs précis à son employeur, seulement à l’informer d’une absence pour visite médicale. Il n’a pas à fournir d’arrêt de travail, et l’employeur ne peut s’opposer à cette absence.
En revanche, jusqu’au 30 juin, en dehors du passage par la médecine professionnelle, il n’existe pas d’autorisation de droit à s’absenter de son travail pour se faire vacciner. Seule exception : les salariés en situation d’affection de longue durée, pour qui la vaccination est rendue nécessaire par leur état de santé. Pour les autres salariés, les employeurs sont encouragés à faciliter l’accès à la vaccination.
Ces règles changent au 30 juin : si l’absence pour vaccination sur son lieu de travail reste un droit pour les salariés, les employeurs doivent désormais autoriser les absences même quand la vaccination se fait en dehors de la médecine du travail. Le salarié ne peut cependant pas imposer un horaire d’absence à son employeur : « le salarié est invité à se rapprocher de son employeur afin de déterminer la meilleure manière d’organiser cette absence ».
(source jdn)