AU BORD DU GOUFFRE, LES AGENCES DE VOYAGES RÉCLAMENT LA MISE EN PLACE D’UN CERTIFICAT SANITAIRE

23 février 2021 | Actus

Avec une activité en chute libre depuis près d’un an, 20% des 4000 agences physiques en France pourraient mettre la clé sous la porte.

La situation devient très délicate pour les agences de voyages en France. Avant la pandémie, ce n’était déjà pas la joie avec la concurrence très forte des acteurs du tourisme en ligne. Le covid s’apparente au dernier clou dans le cerceuil.

Car si les agences de voyages physiques sont ouvertes depuis la fin du premier confinement en mai dernier, l’activité est quasi-nulle depuis l’annonce des dernières restrictions de déplacements et la fermeture de nombreuses frontières.

L’essentiel du travail consiste ainsi à gérer des annulations et malgré les aides de l’Etat (chômage partiel, fonds de solidarité et PGE) qui permettent à un secteur essentiellement composé de PME de garder la tête hors de l’eau, 20% des 4000 agences physiques présentes sur le territoire (33.000 emplois) pourraient mettre la clé sous la porte, estime l’association Les Entreprises du Voyage. Et les grands réseaux ont déjà commencé à tailler dans le vif. TUI, numéro un mondial du tourisme, a annoncé en juin un plan social, qui menace jusqu’à 601 postes sur 900 au sein de sa branche française. 

33.000 emplois

Les chiffres sont en effet catastrophiques. Entre mars et fin décembre 2020, l’activité a ainsi chuté de 80% et depuis le début de l’année, le repli atteint même 95%. Selon Les Entreprises du Voyage, en février, 200.000 Français sont partis en voyage à l’étranger contre 3 millions un an plus tôt. Le tourisme dans les départements et territoires d’Outre-mer “est à l’arrêt: en février, 100.000 touristes métropolitains ont séjourné aux Antilles françaises”.

Depuis mars, on a fait zéro chiffre d’affaires, pas une seule réservation, que des reports”, déclare à l’AFP Adrien Kerarvran, salarié d’une agence de voyages lyonnaise spécialiste des États-Unis et du Canada, et membre du réseau Sélectour.

Même tonalité du côté des voyages professionnels à valeur ajoutée pour le secteur. “La mobilité des expatriés est limitée: les voyages effectués par les expatriés (français travaillant hors d’Europe et étrangers travaillant en France) sont à l’arrêt sauf motif impérieux. Le secteur du voyage d’affaires est fortement affecté: l’arrêt des déplacements professionnels hors Union Européenne impacte fortement l’activité des entreprises”.

Pour autant, le secteur croit en son rebond avec la généralisation de la vaccination, la pression épidémique baissera et les voyages reprendront cet été ou cet automne, veux-ton-croire. C’est une question de temps. Mais le secteur entend accélérer les choses en misant par exemple sur le recours au certificat sanitaire.

Renforcement des aides

Le passeport vaccinal, pourtant envisagé voire testé par certaines compagnies aériennes ou pays, est une fausse bonne idée selon l’association qui souligne que “chaque Etat est libre de déterminer les conditions sanitaires d’accès à son territoire. Ces conditions peuvent varier dans le temps en fonction de l’origine des voyageurs. Elles résident essentiellement en la fourniture de tests récents (PCR, antigéniques, détection des anticorps…). La preuve de vaccination sera probablement imposée par un certain nombre de pays, avec des critères variables: une injection, deux injections, date de la vaccination, type de vaccin…”

Il n’est pas concevable d’espérer une harmonisation mondiale. Les expériences récentes, soulignant le désordre dans la fermeture des frontières, excluent même une coordination européenne à moyen terme”, ajoute Les Entreprises du Voyage.

“Un certificat sanitaire digital permettrait de disposer des informations à jour relatives aux tests et aux vaccinations. Il pourrait être consulté facilement, sous forme de QR Code par exemple, au passage des frontières, à l’embarquement dans un avion, un bateau ou un moyen de transport terrestre en prenant en considération les exigences du pays de destination. Il serait procédé à la même consultation à l’arrivée dans le pays de destination”, poursuit l’association qui rappelle que “techniquement, la réalisation et la mise à jour de ce support digital ne pose pas de problème majeur”.

En attendant, les professionnels réclament un renforcement des aides notamment une indemnisation à hauteur de 70% des coûts fixes, quel que soit leur chiffre d’affaires mensuel (en supprimant le plancher d’un million d’euros), et dans la limite de 10 millions d’euros (au lieu du plafond actuel de 3 millions d’euros). Et également le maintien du chômage partiel jusqu’en juin.

(source bfm busines)

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