Pâques! À ce mot évocateur, chacun pense à une sorte de basculement, au passage d'un hiver toujours trop long vers des jours plus cléments et lumineux. La nature retrouve des traits plus joyeux, les bourgeons éclosent, les pâquerettes, bien nommées, égaient les jardins publics et les prairies, «tout exulte et chante». Cette perception commune de Pâques comme un passage est loin d'être erronée ou naïve. La manière de fixer la date de la fête est directement corrélée à l'arrivée du printemps. La Pâque juive, Pessah, est célébrée le 14 du mois de Nissan, celui du printemps naissant et des prémices. Les Pâques chrétiennes, elles, le sont depuis les Pères de l'Église «le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après». Les deux religions bibliques ont donc choisi de célébrer une solennité liée à l'arrivée des beaux jours. Les juifs donnent d'ailleurs à Pessah un sens double. La Pâque inaugure sept…